samedi 21 mai 2011

HAUT LES COULEURS !

Peindre le paysage pour mieux le regarder : Isabelle Merlet peint sa Provence, ce « haut pays » dont parle  Jean Giono, les sentiers de traverse, les routes méconnues, les écoles buissonnières, les horizons qui basculent, les aveuglantes découpures de la Provence sèche où le tachisme et la matière sur la toile lui permettent d’atténuer les profondeurs au profit du plan, de dresser à plat le paysage comme l’ont fait bien avant elle les Nabis avec cette dimension particulière qui tient à la simplification et à la stridence de la distribution des tons.
L’émerveillement nous emmène en voyage, cette façon  royale, magnifique de liberté , de se mettre en route  comme l’écrit Stendhal . Ni trop près, ni trop loin, juste à bonne distance, Isabelle Merlet prend les couleurs aux mot, les laisse sortir au grand air, partage leur enthousiasme, leur fait confiance , les yeux grands ouverts.
Détail d'une peinture
Leçons de couleurs, leçons de chose, ces fantaisies Provençales  ont le regard du flâneur, cette gastronomie de l’œil ou la beauté, la netteté  et la légèreté des  lignes de fuite sont là, disponibles, celles qui permettent  aux paysages, aux fleurs et aux hommes de s’étonner d’appartenir au même monde  et de ne jamais s’en lasser, cette idée de mouvement  ou ces échappées belles deviennent promesse de beauté .
C’est ce qu’on appelle l’enchantement.